On en parle beaucoup en ce moment...et le discours tenu par les politiques, les medias et autres" experts" pour défendre ces pauvres riches à plus d'un million d'euros par an me sidère. Pourtant, je le connais par coeur, étant donné que je l'entends depuis toujours. Mais c'est bien ça qui me sidère en fait parce que les arguments sont toujours les mêmes : vieux et usés comme le monde capitaliste...
Récapitulons :
Les riches vont partir, vont délocaliser si on leur fait payer plus d'impôt . Délocaliser, c'est déjà fait. Quant à partir, je constate que cela ne choque personne que les riches préfèrent le fric à leur chère patrie. Tout le monde a l'air de trouver légitime qu'un riche soit cupide, implicitement. C'est normal, l'amour de la patrie, c'est pour les pauvres, et s'ils ne l'aiment pas eux, leur patrie, qu'ils la quittent, on n' a pas besoin d'eux, car les pauvres ne produisent pas de richesses qu'ils font tomber comme la pluie sur les plus pauvres qu'eux. Ben oui, on nous serine sans arrêt que si les riches s'en vont, les pauvres seront encore plus pauvres. D'ailleurs, ce serait bien fait pour eux puisque les riches, ben ils ne les aiment pas, les pauvres. Sont trop jaloux, mais faut dire qu'il y a de quoi. Quand vous gagnez plus d'un million d'euros par an, qu'est-ce que vous pouvez bien faire de votre argent ? Aller dans un palace londonien pour prendre un bain de champagne ? Si si, c'est possible, dans du Don Perignon même. Combien ça coûte ? Quelle importance ! 30.000 ? 40.000 ? Une broutille quand on possède ne serait-ce qu'un pauvre petit million.
Les pauvres sont des ingrats. Qui les font vivre en leur donnant du travail ? Les riches ! Le plus énervant dans cette histoire, ce sont les journalistes qui ne disent mot, qui laissent dire sans réagir. Comme si tout ça, c'était des évidences, à ne surtout pas remettre en question. Pour moi qui suis tombée dans le marxisme quand j'étais petite, il me semble que c'est exactement l'inverse : les riches sont riches parce qu'ils font travailler les pauvres. En ce moment, c'est même 450 € pour 40 h par semaine (parce que les 35 h, hein, ça commence à bien faire), comme en Grèce.
Et d'ailleurs, c'est qui ces riches qui gagnent plus d'un million d'euros par an ? Et comment les gagnent-ils ? On parle des artistes, des footballeurs. En quoi méritent-ils de gagner autant d'argent ? Pour les seconds, c'est qu'ils sont les hommes sandwich des multinationales. Pour les premiers, c'est qu'ils vivent de leurs admirateurs (nous, les "pauvres") et qu'ils font gagner de l'argent à l'industrie de la musique, du cinéma, de diverses multinationales, etc. Si les "consommateurs" se désintéressent du foot et des "people artistes", ils ne seront juste plus que des humains comme tout le monde. Leurs richesses vient donc de personnes lambda, pas riches qui, en plus, trouvent normal que ces people s'exilent en Suisse pour ne pas payer d'impôt, c'est-à-dire redonner en partie à la communauté de ce qu'il a reçu de la communauté. Pour eux aussi, on trouve légitime qu'ils soient cupides, avares et égoïstes. Se contenter d'un million d'euros par an (ça fait plus de 80.000 euros par mois !), c'est vraiment trop dur et affreux quand on en gagne, sans trop se fatiguer, deux ou trois, voire quatre. Ca leur déchire le porte-monnaie qu'ils ont à la place du coeur... Mais moi, qui n'ai pas de coeur du tout, je trouverais normal qu'on les déchoit de la nationalité française, qu'on interdise leurs films, leurs disques, leurs matchs des écrans, qu'on censure tout ce qu'ils disent, font, créent...Tarir leur source de revenus. Oui, ce serait très mal vu des chantres de la "Liberté"...mais nous manqueraient-ils vraiment ? Personnellement, je vis très bien sans écouter, voir ou même entendre Johnny Hallyday (je sais même pas comment ça s'écrit !). Ou Charles Asnavour. Et tous les autres.
Il y a aussi les PDG du CAC 40. Ils gagnent leurs millions en faisant un maximum de profit pour les actionnaires sur le dos des travailleurs de plus en plus précaires, étant donné l'organisation du chômage travail. Mais comme le dit Seillières (Edouard Antoine), l'important, c'est pas la morale, c'est l'efficacité, alors on n'hésite pas à sacrifier quelques pauvres au passage (il y en a tellement), avec de l'amiante, du Médiator (1 milliard de bénéfice), des pesticides, insecticides, des centrales nucléaire (voyez ce qui se passe à Fukushima) et toutes ces bonnes choses à manger, bourrées d'OGM, d'antibiotiques et autres poisons salutaires pour le Capitalisme. Ah oui, parlons-en du capitalisme, puisque tout le monde s'entend pour dire qu'il n'y a pas d'alternative, que c'est le seul système qui fonctionne et qui "est créateur de richesses" (pour qui ?)...en oubliant au passage que le capitalisme détruit la planète sans vergogne pour quelques dollars de plus. Malgré le désastre annoncé, la majorité des candidats n'ont que les mots de croissance, d'austérité, de crise, de dettes à la bouche. Et de trouver "raisonnable" de persister dans l'énergie nucléaire...J'aimerais entendre les mots de décroissance, de sobriété, d'économie (dans le sens anti gaspillage), mais ces mots restent inaudibles et les candidats et leurs militants qui les énoncent ne sont pas écoutés (de 1 à 3% d'espérance de vote). C'est pourtant simple à comprendre et indéniable : on vit dans un monde fini (la Terre), on ne peut donc pas croître à l'infini. En un peu plus d'un demi-siècle, on a pillé les ressources naturelles, on a vécu dans l'abondance et le gaspillage, et on a laissé tous nos déchets derrière nous, dans l'eau, dans l'air, partout. C'est cet héritage que nos enfants et petits-enfants ne pourront pas refuser, contrairement à la dette publique. Ils devront faire avec et ils risquent de nous en vouloir beaucoup...
Va falloir qu'elle assure, la prochaine génération...