Aujourd'hui, j'inaugure une nouvelle catégorie... Je vais vous faire un peu de blabla. Parce que les photos, des fois, j'en ai marre. En plus, OB ne veut rien entendre et je ne peux télécharger aucune photo. Et puis ça tombe très bien un peu de lecture.
J'ai envie de vous entretenir de quelques réflexions qui me traverse la tête parfois. Et puis j'ai remarqué, les statistiques faisant foi, que vous aimiez bien quand "ça" vous parle.
J'ai pensé créer un nouveau blog. Mais pour le moment, je n'ai vraiment pas le temps... Un jour, peut-être, si j'ai la chance d'être une heureuse retraitée qui vit sur un petit matelas de billets, et qui n'a rien d'autre à faire... Ce serait (remarquez le conditionnel) un blog dans la catégorie "journal intime", je vous raconterais ma vie, et je l'appellerais "icitoutestmoche". En bannière, j'écrirais en gros "Ici tout est moche et le restera". C'est vendeur, non ?
En attendant, je vous fais part d'une récente découverte sortie tout droit de mon cerveau. Une sorte d'illumination.
Je viens de comprendre pourquoi une certaine blogueuse me sortait par les yeux : elle a la même névrose que ma mère.
Ma mère, je ne sais pas pourquoi, avait une soif inextinguible de reconnaissance. Sans doute, dans sa jeunesse, ses parents avaient-ils trop mis de concurrence entre elle et sa soeur. En effet, ma tante, elle aussi, avait pour passe-temps favori de médire de sa soeur aînée.
Cette soif de reconnaissance se traduisait par le besoin de dénigrer sans arrêt autrui pour montrer, par contraste, à quel point elle était intelligente, moralement impeccable, brillante (comme elle l'avait mouché, l'autre), intellectuellement irréprochable. Bref tout son discours contenait en filigrane qu'elle était la meilleure. Toutes les histoires, les anecdotes qu'elle racontait à qui voulait les entendre n'avait que ce seul but. La chute en était toujours la même : l'autre est nul et moi je suis parfaite. Evidemment, elle ne le disait pas aussi crûment, on ne pouvait dégager la substantifique moelle de son discours aussi facilement : elle racontait très bien, avec force détail, en parfaite comédienne, et pour arriver à discerner le fond de sa pensée, de son inconscient plutôt, il fallait un peu d'entraînement.
C'est seulement à l'âge adulte que j'ai pris conscience de cela. Et évidemment, à partir de là, j'ai eu le plus grand mal à l'écouter. Et en plus, comme elle était très bavarde et qu'elle aimait raconter ses aventures plusieurs fois, avec les mêmes mots, les mêmes intonations, le même cinéma, c'était assez pénible quand on assistait trois fois ou plus à la même scène.
Mais ne croyez pas que ma mère était une mégère. Bien au contraire, elle était intelligente, voire brillante, séductrice (forcément) et elle trouvait toujours des interlocuteurs pour la couvrir de compliments (et dont elle disait pis que pendre dès qu'ils avaient tourné le dos). Un certain temps. Parce qu'au bout d'un moment, son égotisme faisait fuir ses "amis". Mais elle n'avait aucun problème pour renouveler son cheptel.
Ne pensez pas que je n'aimais pas ma mère. Tous les enfants, sans exception, aiment leur mère. Même s'ils prétendent le contraire. Mais plus les années passaient, et plus j'avais du mal à la supporter. Car évidemment, c'est le genre de chose qui ne s'arrange pas en vieillissant.
De la lecture des articles de cette blogueuse (dont je ne citerais pas le nom, évidemment), de ses commentaires, ressort toujours, chez elle aussi, la même soif inextinguible de reconnaissance. Cela ne serait rien, si elle ne devait pour le satisfaire dézinguer tous ceux qui lui font de l'ombre, ou du moins, qu'elle s'imagine lui faire de l'ombre. Tout son discours n'a pour seul but que de montrer et démontrer comme elle est la meilleure, comme elle est moralement, physiquement, intellectuellement, sexuellement bien supérieure à toutes et tous. Un besoin incessant de dire comme elle est méritante, comme elle a du coeur, comme en toute situation, elle sait se montrer charitable, brillante, subtile, j'en passe et des meilleures. Pour cela évidemment il lui faut des faire valoir. C'est là qu'entrent en jeu les autres, des femmes de préférence, mais certains hommes peuvent faire l'affaire, à qui elle prête les mauvais sentiments, qu'elle décrit comme des mégères, ou des gougnafiers, tout en leur reconnaissant la beauté, voire parfois l'intelligence, mais évidemment, le portrait finit généralement très mal pour la victime : la belle finit par s'enlaidir par tant de vilennies, l'intelligent(e) par s'abêtir devant sa Majesté. Mais elle a l'intelligence de donner une bonne image de ses interlocuteurs, au début de l'histoire, car comme chacun sait "A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire".
Finalement les histoires de sympathies, d'antipathies, ça ne tient pas à grand chose. On aime quelqu'un parce qu'il nous rappelle un être aimé dans notre enfance, un parent, une personne qui a eu une attention pour nous, qui nous a aimé ou au contraire, on le déteste parce qu'il nous évoque une personne qui nous a fait souffrir. Tout ceci inconsciemment la plupart du temps. La morale de l'histoire ? Ca peut nous aider à relativiser nos "sentiments", qu'ils soient "positifs" ou "négatifs".
Je sais pas vous, mais moi, il m'est arrivé quelquefois de susciter des antipathies absolument incompréhensibles, de personnes quasiment étrangères, qui me prenaient en grippe immédiatement, sans raison objective. Je me demandais toujours ce qui m'arrivait. Voilà sans doute une bonne explication !
Il m'est arrivé également le contraire, de ressentir une vive sympathie immédiate pour des personnes inconnues, et elles-mêmes me manifestaient de bons sentiments. Mais dans ces cas-là, on ne se pose pas de question...Pourtant on devrait aussi. On ne s'aime pas forcément pour ce qu'on est...
Evidemment, tout ça n'est pas très romantique...