J'ai reçu ça dans ma messagerie :
"Le réchauffement, les émissions de gaz à effet de serre, les paroles creuses du G8 sur le sujet, nous en avons largement entendu parler. La perte de la biodiversité et ses conséquences économiques, déjà moins. La nature a un prix
La nature doit bien avoir un prix, le problème est que nous ne le connaissons pas encore. Le fixer, ou plutôt fixer ce que cela nous coûterait de la détruire, voilà la mission de Pavan Sukhdev. Cet Indien travaille au département des marchés de la Deutsche Bank et milite au sein d'une puissante association de défense de l'environnement : la Conservation Action Trust.
La communauté internationale a chargé Pavan Sukhdev de donner un prix à la diversité. Ou plutôt à sa perte. "Ce qui est utile n'a pas toujours une grande valeur, comme l'eau par exemple, et ce qui a une grande valeur n'est pas toujours utile, comme les diamants. (...) Nous avons du mal à établir la valeur de la nature, elle échappe au monde. C'est l'une des causes sous-jacentes de sa dégradation", ainsi Pavan Sukhdev introduit-il l'objet de sa mission. La nature et la diversité ne sont pas simplement essentielles à la qualité de l'air que nous respirons. D'elles dépendent de nombreux secteurs, certains étant tout aussi utiles que l'air pour notre survie. De la nature, nous tirons évidemment l'eau et la nourriture. Mais aussi des médicaments, des carburants, des fibres textiles... Sans compter les services que mère Nature nous rend, comme nous protéger des inondations ou de l'érosion. Soit un ensemble de bienfaits, appelé en jargon "services écosystèmiques".
Le "rapport Sukhdev" est attendu dans son intégralité en 2010, mais il vient cependant de délivrer ses premi ères conclusions.
Des sommes colossales
Crise alimentaire, famine, malnutrition, on se dit, au vu de telles catastrophes humanitaires, qu'il faudrait augmenter la surface des terres agricoles, défricher, planter, récolter. Sauver les populations pauvres ne passe pourtant pas par la transformation d'espaces encore naturels en terres agricoles.
Au contraire, la perte de la biodiversité viendrait en premier lieu frapper les populations pauvres. Car la diversité est essentielle à la survie des secteurs qui font vivre ces pays : agriculture vivrière, élevage pêche...
Risques et coûts de la perte de la biodiversité sont exposés dans la première version du rapport Sukhdev. Si rien ne change, "11% des espaces naturels, soit la superficie de l'Australie, seront détruits d'ici 2050 en raison de la conversion de ces terres à l'agriculture, du développement des infrastructures et du changement climatique. (...) 60% des récifs coralliens risquent de disparaître d'ici 2030 du fait de la pêche, des maladies, des espèces allogènes envahissantes et du blanchissement des coraux lié au réchauffement climatique".
Cette catastrophe annoncée a un coût. L'appauvrissement de la vie sous-marine reviendrait à 100 milliards de dollars, plus la disparition de 27 millions d'emplois, sans compter les problèmes alimentaires, qui conduiraient à une perte en apport de protéines pour environ un milliard de personnes.
Concernant les zones forestières, le coût annuel de l'altération de la biodiversité pourrait être compris, d'ici 2050, entre 1 350 et 3 100 milliards de dollars.
Voici un exemple concret pour comprendre le coût économique de la dégradation de notre environnement :
La disparition de la forêt Masaola à Madagascar (riche en girofliers) ferait perdre 1,5 milliard de dollars à l'industrie pharmaceutique, 5 milliards au tourisme, 4 milliards aux 8 000 ménages à qui elle fournit des aliments, des médicaments naturels, des matériaux de tissage ou de construction.
Qui payera l'addition ?
Si rien ne change, ce sont des secteurs économiques entiers qui pourraient s'étrangler, comme le montre le simple exemple de Madagascar. Les pays les plus touchés sont les plus pauvres, ceux qui n'ont de toute façon pas les moyens d'investir dans la sauvegarde de la biodiversité. Pavan Sukhdev songe à plusieurs systèmes pour prendre en charge le coût de cette sauvegarde.
Première suggestion : modifier nos comportements. Les gouvernements n'encouragent pas la préservation de notre environnement naturel. Dans la ligne de mire de Pavan Sukhdev : la France. "Aider les marins européens à acheter du carburant, c'est encourager la surpêche".
Autre suggestion : développer le système des "biobanques", qui existe aux Etats-Unis. Les agriculteurs ou les entreprises qui cannibalisent les zones humides doivent compenser, en achetant à des banques spécialisées des "crédit environnementaux".
Plus généralement, le rapport Sukhdev prône la mise en place d'un nouveau système économique. Pour lui, se concentrer sur l'industrie n'est pas la solution : l'automobile, la sidérurgie ou la technologie de l'information ne créeraient que quelques millions d'emplois. La véritable solution, selon Pavan Sukhdev, serait de rémunérer l'entretien et la conservation du capital naturel. Cette équation permettrait à la fois de sauvegarder notre environnement et de fournir emploi et rémunération aux populations les plus défavorisées. Une vision cependant utopique car on ne peut pas faire du tiers-monde un simple garde-champêtre."
Ingrid Labuzan.
En gros, ce que dit Pavan Sukhdev, c'est qu'il faudrait changer l'économie mondiale et nos modes de vie...ce que les multinationales et les gouvernements de tous les pays du monde, dictatures ou démocraties, refusent de toutes leurs forces, leurs énergies, leurs compte en banque...Comme le bon peuple, la majorité des gens, n'y comprend rien, ne veut surtout pas changer (c'est quasiment névrotique, on veut que tout reste comme avant, alors qu'on sait pertinemment, même inconsciemment, que la permanence, la pérennité, ça n'existe pas, que ce n'est qu'un fantasme de notre cerveau fêlé), cela ne risque pas vraiment de bouger d'une façon vraiment conséquente. On voit comment l'écologie est récupérée pour être vidée de sa substance dans les farces organisées, genre "Grenelle de l'environnement", comment l'agriculture biologique est en train d'être sapée par les lois européennes (avec un zeste d'ogm, un autre de pesticides, et un troisième de radioactivité).
Si on se réveille un jour, ce sera forcément trop tard. Le dernier sursaut avant la mort...D'ailleurs un des scénarios probables (c'est déjà arrivé il y a quelques millions d'années, je crois), c'est l'inversion des pôles. La Terre va basculer sur elle-même et les survivants, s'il y en a (ceux qui se baladeront en avion peut-être), reviendront à la préhistoire...avec toutes nos centrales nucléaires qui seront cul par dessus tête, bonjour la radioactivité partout (surtout si sarko a le temps d'en vendre partout)...et les futures générations d'humains risquent d'avoir une drôle d'allure. J'ai lu dernièrement un reportage sur l'arctique. Les nations qui le bordent sont en train de se disputer le territoire, en attendant que ça fonde et en se frottant les mains de la bonne aubaine. Car il y a plein de pétrole dessous. Ils commencent à planter leur drapeau un peu partout...Le Canada, le Danemark, la Russie...Je ne sais pas qui gagnera le gros lot, mais toujours est-il que, lestée de sa glace, de son pétrole, l'équilibre de notre planète bleue sera peut-être des plus précaires, d'où le basculement...