Je suis donc allée farfouiller dans la boîte que j'ai trouvée dernièrement, pleines de vieilles photos familiales. Et j'ai trouvé tout ce qu'il fallait et même un peu plus...
Or donc, je demande à ma soeur aînée si elle se souvient du pseudo de notre mère à cette époque.
C'est pour cette raison qu'elle m'envoie cette adresse de blog où une autre résistante, Colette Bloch-Sellier, raconte ses souvenirs de cette époque.
Elle parle de ma mère et surtout de ma grand-tante, qui avaient fait toutes deux de la prison à Clermont-Ferrand, lieu où elles se sont connues.
Je vous mets l'extrait en question, mais si ça vous intéresse de savoir comment la France de Pétain traitait les communistes et les résistants à cette époque-là, vous pouvez aller lire le tout ICI.
"J’ai connu aussi, à la maison d’arrêt de Clermont, Hélène Rault, étudiante d’anglais, et sa tante Hélène Madeuf, institutrice révoquée par Pétain, militante de la CGTU ; l’une et l’autre n’ont fait qu’un bref séjour en prison (quand même huit mois !) mais je les ai revues par la suite et elles réapparaîtront dans ce récit."[....]
"Nos amis pensaient avec raison que j’avais besoin avant tout de me reposer au bon air et Hélène Madeuf m’a reçue dans sa petite maison de Fontanas, au-dessus de Royat, qu’elle habitait depuis sa révocation. C’est sa nièce, Hélène Rault, qui m’y a emmenée à bicyclette ; même en poussant le vélo, j’ai cru que je n’y arriverais jamais, j’étais à bout de souffle. Avant de quitter Chamalières j’avais été examinée par le médecin de la famille Rault, le Docteur Bernard-Griffiths, qui gardera ma fiche comme une curiosité, je suppose, et m’enverra une attestation, bien des années plus tard, pour la Commission de réforme.
Chez Hélène Madeuf j’ai repris des forces, j’ai dormi et mangé normalement - pour l’époque -, j’ai lu, écouté les récits d’Hélène, fendu le bois pour le feu, j’ai revécu physiquement et mentalement. Elle incarnait la culture communiste dont j’ai parlé au début. Elle était profondément ulcérée d’avoir été arrachée à son métier et à ses élèves. C’était une camarade très entière dans ses opinions ; célibataire endurcie, elle disait qu’elle ne se serait mariée pour rien au monde, « même pas avec le camarade Staline !""
Si je vous raconte ça, c'est parce que je suis à peu près sûre que ça va en faire rigoler plus d'un...
Photo de famille, le jour du mariage de mes parents en 1947...Ma mère était enceinte mais ça ne se voit pas encore !
De gauche à droite : ma grand-mère maternelle, mon grand-père paternel (que je n'ai pas connu car il est mort quelques mois après que la photo a été prise, des suites de gazage de la guerre de 14-18), ma mère, mon père, et tout à droite, celle qui regarde ailleurs en se marrant, c'est Farmor, la mère de mon père, la suédoise...Tout le monde disait que je lui ressemblais physiquement. Elle était assez méchante...mais je vous raconterais peut-être un autre jour, si j'ai envie.