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12 octobre 2007 5 12 /10 /octobre /2007 11:47
Dernièrement, j'ai rencontré un vieux monsieur de 83 ans , dont j'ai appris, par le plus grand des hasards, qu'il avait fait de la résistance durant la seconde guerre mondiale en Auvergne et à Clermont Ferrand en particulier. Comme à cette époque, ma mère en faisait partie aussi, je lui ai demandé s'il l'avait connue. Il m'a demandé de lui montrer des photos car, m'a-t-il dit, il n'avait plus la mémoire des noms. Et en plus, à cette époque, les résistants ne se connaissaient pas sous leur vrai nom !
Je suis donc allée farfouiller dans la boîte que j'ai trouvée dernièrement, pleines de vieilles photos familiales. Et j'ai trouvé tout ce qu'il fallait et même un peu plus...
Or donc, je demande à ma soeur aînée si elle se souvient du pseudo de notre mère à cette époque.
C'est pour cette raison qu'elle m'envoie cette adresse de blog où une autre résistante, Colette Bloch-Sellier, raconte ses souvenirs de cette époque.
Elle parle de ma mère et surtout de ma grand-tante, qui avaient fait toutes deux de la prison à Clermont-Ferrand, lieu où elles se sont connues.
Je vous mets l'extrait  en question, mais si ça vous intéresse de savoir comment la France de Pétain traitait les communistes et les résistants à cette époque-là, vous pouvez aller lire le tout ICI.

"J’ai connu aussi, à la maison d’arrêt de Clermont, Hélène Rault, étudiante d’anglais, et sa tante Hélène Madeuf, institutrice révoquée par Pétain, militante de la CGTU ; l’une et l’autre n’ont fait qu’un bref séjour en prison (quand même huit mois !) mais je les ai revues par la suite et elles réapparaîtront dans ce récit."[....]

"Nos amis pensaient avec raison que j’avais besoin avant tout de me reposer au bon air et Hélène Madeuf m’a reçue dans sa petite maison de Fontanas, au-dessus de Royat, qu’elle habitait depuis sa révocation. C’est sa nièce, Hélène Rault, qui m’y a emmenée à bicyclette ; même en poussant le vélo, j’ai cru que je n’y arriverais jamais, j’étais à bout de souffle. Avant de quitter Chamalières j’avais été examinée par le médecin de la famille Rault, le Docteur Bernard-Griffiths, qui gardera ma fiche comme une curiosité, je suppose, et m’enverra une attestation, bien des années plus tard, pour la Commission de réforme.

Chez Hélène Madeuf j’ai repris des forces, j’ai dormi et mangé normalement - pour l’époque -, j’ai lu, écouté les récits d’Hélène, fendu le bois pour le feu, j’ai revécu physiquement et mentalement. Elle incarnait la culture communiste dont j’ai parlé au début. Elle était profondément ulcérée d’avoir été arrachée à son métier et à ses élèves. C’était une camarade très entière dans ses opinions ; célibataire endurcie, elle disait qu’elle ne se serait mariée pour rien au monde, « même pas avec le camarade Staline !""

Si je vous raconte ça, c'est parce que je suis à peu près sûre que ça va en faire rigoler plus d'un...mariage-parents.jpg

 Photo de famille, le jour du mariage de mes parents en 1947...Ma mère était enceinte mais ça ne se voit pas encore !
De gauche à droite : ma grand-mère maternelle, mon grand-père paternel (que je n'ai pas connu car il est mort quelques mois après que la photo a été prise, des suites de gazage de la guerre de 14-18), ma mère, mon père, et tout à droite, celle qui regarde ailleurs en se marrant, c'est Farmor, la mère de mon père, la suédoise...Tout le monde disait que je lui ressemblais physiquement. Elle était assez méchante...mais je vous raconterais peut-être un autre jour, si j'ai envie.

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commentaires

F
Si si, l'effet transgénérationnel!!---> A mon avis tu résistes encore et toujours, et ce, c'est sûrement depuis tes arrières arrières arrières grands-parents bretons, qui vivaient dans le village gaulois près du camp retranché de Petitbonum.
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G
Mdr...Mon grand-père est effectivement breton !
S
Bon souvenirs ça, comme mon pépé et ma mémé en Alsace hébergeant (cachant) pendant la guerre une dame juive, et la gardant jusqu'à sa mort bien après la guerre, vu qu'elle n'avait plus de famille... Mais bizarrement, c'est par mon père qu'on l'a su, mes grands parents n'en parlaient jamais, comme ils ne parlaient jamaisde la guerre d'ailleurs...(faut dire que ma mémé était plus qu'en porte à faux, étant allemande émigrée en FranceBises et bon début de semaine Grenouille
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G
Ils l'ont adoptée ? On en parle peu mais il y a eu des allemands résistants et morts dans les camps de concentration. Evidemment, c'était quand même une minorité...Mais c'est pareil pour les français, y'en avait plus de pétainistes que de résistants.
C
Génial ! mes parents se sont mariés en 48 ... ma mère a également participé à la Résistance (mais d'une façon très "anonyme") sa famille habitait à coté de Grenoble ... nous n'avons aucune trace ... elle ne veut rien raconter ... quelques bribes par-ci par-là, mettant en scène ses tantes plutôt qu'elle-même ... Je saute sur le lien que tu nous donnes !
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G
Dans la Résistance, tout le monde était anonyme, c'était une question de simple prudence...Ma mère n'a jamais demandé sa carte de résistant, et je ne le savais que par ce qu'on m'a raconté, et elle-même n'en parlait pas énormément. De fait, j'étais contente de lire ce texte d'une femme dont le nom m'est familier mais que je connais pas. En plus, elle a habité dans la même rue que mes grand-parents quand elle est arrivée à Clermont-Ferrand (elle habitait à Paris avant). Pleins de petits détails qui me touchent.
E
faudrait faire 1 test ADN...
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G
Ah ah ! Même réponse qu'à Laeti, ci-dessus.
L
Ça ne m'étonne pas que tu fasses partie d'une lignée si courageuse. C'est sûrement dans les gènes familiaux, et vous êtes donc autorisés à vous regrouper pour fêter ça. Non, je plaisante, je ne crois pas que le courage se transmette par les gènes.
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G
L'histoire des gènes, c'est rigolo, parce que je crois pas qu'on puisse être homosexuel de père en fils par exemple...Ca se saurait ! Je ne crois pas trop au courage non plus d'ailleurs. Le courage, c'est vaincre sa peur, mais quand on n'a pas peur, c'est quoi ? De l'inconscience...Par contre, je constate que l'éducation, la culture, oui, ça se transmet !

Ecce Fama

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